Il a existé pendant longtemps un moulin à eau, destiné à moudre le blé, sur le territoire d’Yermenonville, mais si proche de Moineaux (commune de Gas) qu’on l’a toujours appelé « le moulin de Moineaux ». Il n’en reste aucune trace aujourd’hui sur le terrain …
Les traces du moulin de Moineaux dans les archives.
La plus ancienne mention de ce moulin remonte au début du 12ème siècle. À cette époque, le seigneur de Boigneville, Hervé, fils d’Ingelbert, se fait moine et entre à l’abbaye de Josaphat (créée en 1117 à Lèves). Cet Hervé fait alors une importante donation à l’abbaye qui l’accueille : il donne en particulier tous ses biens de Moineaux, à l’exception du moulin, qu’il donne avec les terres qui l’entourent à sa sœur Ameline et à son époux Bernard Champelin, qui deviendra ensuite seigneur de Boigneville (1).
Ce moulin ne va pas rester dans les mains des seigneurs de Boigneville : on le retrouve ensuite à maintes reprises dans le descriptif des terres de la seigneurie d’Yermenonville.
En 1642, l’acte de saisie de la seigneurie d’Yermenonville sur Henri de Cafardel (2) mentionne « le moulin à eau sis à Moineaux sur la rivière d'Armenonville ». La même source comprend l’acte d’adjudication de la seigneurie d’Yermenonville à Jean de Ligny en 1643, et cite « un moulin à eau assis à Moineaux sur la rivière d'Yermenonville, jardin et une aire au même lieu, juxte le prieuré de Moineaux, d'un bout la rue, d'autre bout la rivière »
En 1680, il est cité dans l’aveu de Marie de Ligny (3) , qui avait reçu en cadeau de mariage la seigneurie d’Yermenonville (avec celle de Boigneville) de son oncle Dominique de Ligny, évêque de Meaux. On le retrouve pour la dernière fois dans l’aveu au roi de Madame de Maintenon (4) : « droit de moulin à eau appelé le moulin de Moineaux, démoli à cause du nouveau canal de Gallardon, pour les approches des matériaux de l'aqueduc de Maintenon ».
Où était donc situé ce moulin ?
On peut d’abord faire des hypothèses en s’appuyant sur tous les textes en notre possession qui évoquent ce moulin directement ou indirectement.
En 1587, un acte de vente (5) nous décrit un terrain labourable situé « près du manoir de Boigneville, d'un côté les prés du moulin de Moineaux, d'autre la chaussée dudit Boigneville, d'un bout la rivière dudit seigneur, et d'autre celle qui fait moudre le moulin de Moineaux ».
Ce texte nous fait comprendre qu’il y avait alors deux bras de la Voise, dont l’un alimentait en eau notre moulin. Peut-être était-ce un bief construit à cet effet ?
Un autre acte, de 1567 (5), décrit une « pièce assise près le lieu seigneurial de Boigneville, tenant d'un côté le pré du moulin foulon de Fréval, d'autre côté le grand pré et chaussée allant de ladite maison seigneuriale à la cave dudit lieu, d'un bout à la rivière qui fait moudre le moulin de Moyneaux, d'autre bout à la vieille rivière » et les « droits à prendre sur lesdites rivières depuis la planche qui sert à aller de Boigneville au moulin de Fréval jusqu'à la planche qui sert à aller de la maison seigneuriale de Boigneville jusqu'à la cave dudit lieu ».