Il est probable qu’il y a eu des cloches depuis longtemps dans l’église d’Yermenonville.
Elles servaient en effet à annoncer les cérémonies religieuses, le catéchisme, l’école, mais aussi à annoncer à la population la tenue de réunions de l’ensemble des habitants (assemblées paroissiales), à prévenir de divers dangers (comme les incendies ou les orages), etc.
Le registre des baptêmes mentionne, le 16 avril 1737, le baptême d’une cloche sous le nom de « Adrien Charles » par un représentant du maréchal de Noailles, héritier de Madame de Maintenon, duc et pair de France, et de son épouse, « en présence de la plus grande et meilleure partie des habitants ».
Un registre de la commune mentionne la bénédiction d’une cloche (nommée Catherine) le 22 août 1773. Catherine était le prénom de l’épouse de Louis de Noailles (Catherine de Cossé Brissac).
En 1845, les deux cloches présentes dans le clocher ont été enlevées, pour récupérer leur métal (airain : alliage de 78 % de cuivre et 22% d’étain), et en refondre deux nouvelles, plus pesantes. Il est probable qu’elles étaient fendues, et sonnaient faux. C’est un commerçant de Chartres, M. Gaullier, qui a servi d’intermédiaire dans cette opération.
Les cloches ont été réalisées par la fonderie Bollée. Cette famille de « maîtres saintiers » était à l’origine ambulante : depuis 1715, ils se déplaçaient pour aller fondre les cloches sur place, au pied des églises. Avec l’arrivée du chemin de fer, ils ont pu s’installer à demeure à Saint-Jean-de-Braye près d’Orléans (cette entreprise y existe encore et possède un musée).
En 1845, la grosse cloche a été bénie par M. Maillard, curé d’Yermenonville, et nommée « Marie » par M. Charles Leroy et Mme Marguerite Réveillé. La petite cloche a été nommée « Angélique » par M. Guillaume Houdard et Mme Victoire Egasse (inscriptions gravées sur les cloches). Victoire Egasse était l'épouse du maire, Jacques Michard.