L'aveu de Jeanne d'Ecrosnes, dame de Boigneville (probablement veuve de Renault d'Ecrosnes), à Foulques de Loudun, seigneur d'Yermenonville, cite en 1355 "l'hébergement de Boigneville, jardin, vergers et patis y attenant". C'est la plus ancienne mention que nous ayons du lieu seigneurial de Boigneville, qui était sans doute plus modeste qu'aujourd'hui.
En 1403, dans l'aveu rendu à Foulques de Mesallant par Guiot d'Ecrosnes, on lit : "hôtel clos à eau, cour granges, étables, colombier non peuplé et en ruine, une maison appelée la maison du Grand Bordes avec le jardin et ses dépendances assis devant ledit hôtel". La disposition des lieux correspond assez bien à ce que l'on voit aujourd'hui, mais laisse supposer que l'ensemble n'est pas en très bon état.
Guiot d'Ecrosnes, seigneur de Boigneville dès 1366, vécut jusqu'à 1430 environ. C'est sans doute son fils Jean, de retour de la guerre, qui fit construire (ou acheva) le manoir que l'on voit aujourd'hui. Jean d'Ecrosnes mourut vers 1468. C'est son petit-fils Antoine d'Ecrosnes qui fit bâtir la chapelle située près du manoir, dédiée à Saint jean Baptiste.
La carte de Jacques Bourgault déposée aux archives départementales des Yvelines (cote A 346) montre bien la disposition des lieux, mais le document descriptif correspondant est assez bref : on y parle du bâtiment, d'une cour, d'une avant cour et d'un jardin. Les documents établis pour le maréchal de Noailles peu avant la révolution sont plus précis : "les bâtiments consistent en maison, chambres, greniers, tourelles, granges à blé et à mars, écurie, vacherie, bergerie, poulailler, toit à porcs, fournil séparé, cour, avant cour, fossé autour de la maison, jardin indépendant, le tout contenant un arpent 98 perches, dont environ 30 perches en jardin derrière la maison". Le superbe plan aquarellé du manoir fait apparaître, grâce à une languette que l'on peut soulever, les plans du rez-de-chaussée et de l'étage !