Qui a fait réaliser les dalles de la famille d'Ecrosnes ?
Les deux dalles Ecrosnes sont exactement de même facture. On peut supposer qu’elles ont été réalisées en même temps. 

En 1611, François d’Ecrosnes fait rédiger un long plaidoyer pro domo (8) dans une affaire l’opposant à César de Caffardel, seigneur d’Yermenonville, dans lequel on évoque le chœur de l’église d’Yermenonville : « dans icelluy sont les tombeaux des ancestres dudit seigneur de Boigneville …. Afin que personne ne vint prendre sa place sur les tombeaux [de ses ancêtres] descendant en droite ligne de Messire Guerin d’Escrosnes vivant chevalier et escuyer du roy Philippe le Bel : lequel Escrones décéda en l’an mil trois cent et est enterré sous une tombe en l’abbaye des Vaux de Cernay. » 

Il y a là quelques approximations : plusieurs sources affirment bien que Guerin (ou Garin) était écuyer auprès de Phlippe le Bel. Mais il a succédé à son frère aîné Simon, qui a fait une dotation en 1317 à l’abbaye des Vaux de Cernay avant d’y être enterré (9). Guerin est donc mort bien après 1300. 

Ce texte nous montre d’abord que l’on n’avait pas à cette époque une chronologie bien précise des grands ancêtres de la famille ; on comprend ainsi que les dates de décès les plus anciennes soient approximatives. Ce texte atteste ensuite de la présence des dalles de la famille d’Ecrosnes en 1611. 

On peut donc formuler l’hypothèse qu’elles ont été réalisées à la fin du 16ème siècle par Jacques d’Ecrosnes ou au début du 17ème siècle par son fils François, la seconde dalle étant complétée peu à peu au fur et à mesure des décès.

On sait que François d’Ecrosnes est mort en 1661 à près de 90 ans (10), suivi de peu dans la tombe par son épouse Anne de Frenicle, et que son héritage a donné lieu, comme souvent, à des querelles entre héritiers.

L’affaire s’est terminé par la vente de Boigneville à Dominique de Ligny en 1662 (11). Personne ne s’est manifestement soucié d’inscrire alors leurs noms sur la pierre tombale, où il ne restait d’ailleurs que peu de place.